On édite chez Plaine page. Ce qui veut dire lire et relire, mettre en page et graphiquer, deviser chez l’imprimeur, puis déposer légalement chez Bnf-Mitterrand. On électre ensuite chez Livres hebdo. On agesse aussi, on urssafe et on afdasse, on bibliothécause et on librairencontre, on salonne et on fête du livre. Quatre-vingt livres édités depuis vingt ans, soit quatre livres par an en moyenne, avec des années sans et des années beaucoup.
Au bout du compte, être éditeurs, avec un s, c’est fabriquer des livres et d’autres choses qui se conjuguent, avant, pendant et après les livres : écouter-voir-rencontrer des auteur(e)s vivant(e)s lors de festivals de poésies parallèles ; inventer-organiser-produire son propre festival de poésies, Les Eauditives, loin de Paris, en Provence Verte ; remplir-négocier-argumenter des dossiers de demande auprès de chargés de… et d’élus délégués à… ; médiationner des actions culturelles pour des jeunes et des moins jeunes, des patients et des impatients, des élèves et des enseignants ; appeler à contribution pour des projets collectifs (envoyer des fermetures à glissière-zip, des tricots marcel, des masques antipoussière, des boîtes de conserve…) en vue d’expositions, performances, et catalogues ; résidencer-gîter-accueillir des auteur(e)s dans un chef-lieu de canton. Bref, zipper une Zone d’Intérêt Poétique.
Les livres ne représentent qu’une partie de l’hyperactivité de Plaine page. Depuis vingt ans, on art plastique, on patrimoine, on performe, on conférence, dans la rue entre deux feux rouges ou au bord des fontaines, on territorialise, on internationalise, on anime une revue, on vidéalise, on installe et sonorise, on enregistre et photographie… pour diffuser la poésie contemporaine dans tous ses états.
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